L'histoire n'avait pas très bien commencé à Nesmy, bourg situé à dix kilomètres de la Roche-sur-Yon, en Vendée. Dès le début du confinement, Loïc Decourtye, propriétaire-gérant d'un Proxi, présente les premiers symptômes du Covid-19. Fièvre, toux, fatigue. Sans hésiter, lui et sa compagne Annie qui, elle, ne présente aucun des signes de la maladie, décident de se mettre entre parenthèses et de fermer le magasin pour ne faire courir aucun risque à leurs clients. « J'ai accroché une affichette sur la vitrine pour prévenir que le coronavirus s'était invité chez nous et j'ai posté une information sur notre page Facebook avant de tirer le rideau » précise Annie. Très vite, des messages de soutien de leurs clients et fournisseurs affluent. Des manifestations de sympathie qui les aident à traverser ces moments incertains.
Quinze jours plus tard, Annie rouvre le magasin à mi-temps pour assurer à sa clientèle les différents services (tabac, presse, FDJ, gaz, livraisons, service point vert, développement photos, dépôt de pains et fleurs). Il faut passer les commandes, assurer les livraisons tout en gérant le flux continu de clients qui, précautions sanitaires obligent, rentrent au compte-gouttes... Les journées débutent vers 6 h 30-7 h, le temps de faire la mise en place. Ensuite, Annie est derrière son comptoir toute la matinée. Pas une minute pour faire autre chose. Peu habituée à traiter les commandes, partie « normalement » réservée à monsieur, Annie se tourne vers leur déléguée commerciale qui lui est d'un grand secours. « À tout moment je pouvais la contacter. Elle est même venue m'aider à décharger les premières livraisons » se souvient la commerçante.
Dans les semaines qui suivent, les propositions d'aides se multiplient. Une association solidaire de la commune lui prête main-forte durant trois semaines pour décharger la marchandise et la mettre en rayon. La mairie met en place un système de collecte des cartons, faute de déchetterie ouverte, et se charge d'équiper la caisse d'une protection en plexiglass que l'ébéniste de Nesmy vient installer lui-même. « Tous ces gestes de solidarité nous ont faits chaud au cœur et nous ont permis de prendre conscience de l'importance qu'avait notre commerce dans la vie des habitants de la commune » constatent avec plaisir nos Vendéens.
« Nous avons traversé une période difficile, mais ne nous plaignons pas ! Nous aimons notre métier et les marques de soutien que nous avons reçues nous le font plus apprécier encore. »
Il faut dire que ces commerçants aguerris, arrivés à Nesmy il y a trois ans pour reprendre ce Proxi un peu en sommeil, ont très vite su fidéliser leur clientèle. Leur secret ? « Nous sommes à l'écoute de nos clients, et nous leur apportons ce dont ils ont besoin. C'est le b.a.-ba du métier » résume sobrement Loïc qui, après une longue convalescence, a repris ses activités à temps plein aux côtés d'Annie.
Avant la pandémie, il était question qu'ils recrutent une employée en CDI pour les seconder. C'est chose faite depuis le mois de juin. Ils pourront ainsi s'accorder deux après-midi de repos par semaine. Il ne fait aucun doute qu'ils en ont bien besoin !