« J'ai la chance d'être installé dans ce beau bâtiment, que j'ai pu joliment aménager pour en faire un lieu coquet, impeccablement propre - j'y veille -, où on se sent bien... et où je suis fier d'accueillir mes clients. » Le propos est celui d'un commerçant dans l'âme, ainsi qu'en témoigne le parcours de Robert Bigand jusqu'au 15 novembre dernier, jour de l'inauguration du tout nouveau Proxi de Festubert (Pas-de-Calais), mini « ville à la campagne » de 1 268 habitants sur 7,64 km², rattachée à l'agglomération de Béthune. Sa première expérience professionnelle, c'est dans la vente qu'il l'a connue, tout jeune repreneur à Sains-en-Gohelle, sa ville natale dans les Hauts-de-France, du vidéo-club paternel. L'affaire tiendra une douzaine d'années, jusqu'à ce que le triomphe de la VOD des années 2000 n'ait raison du marché des cassettes VHS et des DVD...

Plus tard, une validation des acquis de l'expérience lui assurant un BEP force de vente, Robert change de marché mais pas de métier : il est embauché comme vendeur-conseiller dans l'électroménager par l'enseigne Planète Saturn, à Liévin. Le magasin est repris par Boulanger, puis finit par fermer. Robert, qui doit élever seul ses quatre enfants après le décès de son épouse, se forme à la maintenance des équipements industriels et décroche un BTS qui lui permet d'être employé par l'usine de pneus du groupe Bridgestone à Béthune. Le voilà leader de la maintenance préventive, pilotant cinq équipes de six opérateurs.

« Mon commerce gagne à être connu, et il l’est de plus en plus, avec un CA qui progresse doucement mais sûrement. »

Sept ans plus tard, la fermeture du site le rappelle à ses anciennes amours professionnelles : « Mon fils aîné, sachant que c'était dans mes cordes et mes envies, m'a encouragé à rouvrir un commerce. » Il pense alors à un Carrefour Bio et rencontre la responsable RH régionale, Isabelle Parmentier. « Elle a analysé avec moi le marché et il s'est avéré qu'un magasin de proximité comme Proxi répondait mieux au besoin de la clientèle de mon secteur géographique. » Fort de ses précédentes expériences commerciales mais novice dans la distribution alimentaire, Robert se décide à sauter le pas grâce au soutien des équipes de Proxi, qui l'aident à construire un business plan, à estimer son chiffre d'affaires prévisionnel et à accomplir les démarches nécessaires pour monter l'affaire. Côté investisseurs locaux, l'association locale Initiative Artois et le Crédit lyonnais, séduits par les perspectives de progression de chiffre d'affaires, soutiennent le projet ; ses économies, complétées par le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de Bridgestone, financent le reste. Il reste à trouver un site.

La reprise d'un fonds de commerce existant n'aboutit pas. C'est alors que se présente l'opportunité de Festubert : la commune a racheté un terrain occupé par de vieilles bâtisses à l'abandon, qu'elle a rasées pour y construire un beau bâtiment commercial, et cherche preneur. Le maire souhaite un commerce utile de proximité pour le bourg. Robert postule et remporte le bail. Il se lance fiévreusement dans l'aménagement du magasin, tandis que les équipes de Proxi le forment aux secrets du commerce alimentaire de proximité : gestion des stocks alimentaires et des fameuses « unités de besoin », manipulation du logiciel de vente... « J'ai été efficacement coaché et reste accompagné par mon délégué commercial, Samuel Boudhni : il continue à venir me voir deux fois par mois pour me conseiller sur l'optimisation des ventes, la mise en valeur de mes gammes de produits, la gestion des produits à dates courtes... »

Aujourd'hui, le Proxi de Festubert, sans concurrent direct dans les 5 km alentour, est devenu indispensable aux habitants, avec son dépôt de pain de boulangerie, son point relais Colis, son guichet Française des Jeux, son coin snacking et une offre variée de produits frais et de fruits et légumes. Sans oublier la qualité de l'accueil offerte par ce commerçant convivial de nature, qui ne répugne pas à bavarder avec sa clientèle. « Je suis le premier au courant de tous les potins du quartier ! », plaisante Robert..., qui n'accueille pas moins volontiers les clients plus occasionnels, qu'ils soient des routiers de passage ou des Lillois venus acquérir leur résidence secondaire dans les parages. « Mon commerce gagne à être connu, et il l'est de plus en plus, avec un CA qui progresse doucement mais sûrement... », se réjouit-il.